Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Réparation, réhabilitation ou transmutation ?

Publié le par Les Malaugenoux

Un ami graphiste a résumé d'une juxtaposition précise ce qu'il est advenu de Montpoulet en quelques années :

Users gillesbaron Montage Avril 99

(les deux photos  sont prises exactement du même endroit, dans la même direction et à la même hauteur. On remarquera ce qui n'a pas bougé : le "bournay" ou fenestron au-dessus de Bernard à gauche et à droite à côté de l'horloge. Et puis les murs autour, le peu qu'il y avait, mais c'est tout.)

Et voilà d'ailleurs quelques autres clichés que Gilles Baron, merci à lui, avait faits en 1999 :

Montpoulet Avril 99 02

(la première "mule japonaise" pour sortir les pierres... )

                              Montpoulet Avril 99 03

(...que Pierre et Françoise dégageaient de la ruine)

Montpoulet Avril 99 07

(la première voiture qu'on ait descendue... sans pouvoir la remonter. Les premiers échaffaudages...)

 


Partager cet article
Repost0

Nos chattes, un exemple de dignité humaine.

Publié le par Les Malaugenoux

(Les âmes sensibles n’iront pas jusqu’aux images et ne feront que lire ce qui suit, c'est-à-dire sans doute un manifeste politique, rien moins ;-D)

Elles avaient été opérées la veille, par un ami cycliste incidemment vétérinaire, sur la table de la cuisine, instruments stérilisés à l’eau de vie de poire (la meilleure), l’une, Patchouk, d’une ovariectomie, et l’autre, Pataki, d’une ovaro-hystérectomie, bref stérilisées après rasage, incision de la peau, découpage des abdominaux, extraction des boyaux et j’en passe. Elles avaient récupéré toute la nuit dans la salle de bain, comme des zombies, en proie à toutes les hallucinations (le copain précise que l’anesthésique vaut à sa profession d’être cambriolée, tant l’effet hallucinogène est goûté par les spécialistes). Nous étions allés vérifier que tout allait bien, avions abondamment commenté qu’elles aient, dans leur chambre de réveil improvisée mais dûment carrelée, interverti les cartons qui leur servaient de lits médicalisés et Françoise avait décidé qu’il fallait, maintenant que la salle de bain sentait le fauve, les installer au salon. Mais dès qu’elles ont vu la lumière, dès que leurs rétines ont imprimé le vert de la forêt, dès que leurs tympans ont capté le chant du coq, dès qu’elles ont compris que la liberté ne tenait qu’à une vitre, nos vaillantes chattes ont voulu sortir.

Pas question d’appeler le 115 ou le 911, pas question de gémir et d’emmerder le monde avec ses états d’âme, pas question de demander une dose de morphine ou une péridurale, pas question de se faire offrir une cure thermale par la sécu, suivie de huit jours d’arrêt maladie parce que « c’est bien connu la cure ça fatigue », ou de se faire prescrire une pile de sédatifs par le premier médecin vénal venu, pas question d’aller pleurer chez Brigitte Bardot, le MRAP ou les spécistes, pas question de réunir toute la famille bêlante à son chevet, pas question de réclamer un seul millionième de placebo dilué… non, juste aller d’un pas hésitant se terrer dans un trou et attendre que la douleur passe, mordre dans la pipe sans laisser une seule plainte s’échapper…

mourir s’il le faut mais rester digne.

2011-Hysterectomie-8892.JPG       après rasage                                 

2011-Hysterectomie-8894.JPG

          incision de la peau, découpage des abdominaux

 

2011-Hysterectomie-8901.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

extraction des boyaux et j’en passe    

2011-Hysterectomie 8902

    en proie à toutes les hallucinations    

 2011-Hysterectomie 8906

 

2011-Hysterectomie 8908

 

 2011-Hysterectomie 8909

 

 

Partager cet article
Repost0

Hen party at Montpoulet

Publié le par Les Malaugenoux

(Jeu de mots pour bilingues : "hen party" = "enterrement de vie de jeune fille" mais littéralement "fête de poules")

 

DSCN1932

 .

DSCN1933 

 

 La future mariée, c'est évidemment celle à la jarretière (Honni soit qui mal y pense, etc. Voilà un autre ordre de chevalerie qui siérait bien à Montpoulet, voir ci-dessous): Céline    

 

2011-HenParty 8840

2011-HenParty 8838

        2011-HenParty 8837

2011-HenParty 8842

2011-HenParty 8843

2011-HenParty 8844

2011-HenParty 8846  

 

(extrait de Wikipédia) Le nobilissime ordre de la Jarretière (Most Noble Order of the Garter) est le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques, fondé en 1348, en pleine guerre de Cent Ans, par le roi Édouard III.

Selon la légende, la création de cet ordre aurait été décidée par le roi Édouard III lors d'un bal à Calais, où il dansait avec sa maîtresse, la comtesse de Salisbury[1]. Celle-ci ayant, en dansant, fait tomber sa jarretière, le roi, galamment, la ramassa sous les quolibets des danseurs, la mit à son genou et coupa court aux railleries par ces mots : « Messieurs, honni soit qui mal y pense. Ceux qui rient maintenant seront très honorés d'en porter une semblable, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs eux-mêmes le chercheront avec empressement. »

2011-HenParty 8849

2011-HenParty 8857

 

 2011-HenParty 8858

 

2011-HenParty 8859

 

2011-HenParty 8861

2011-HenParty 8851

Partager cet article
Repost0

24- Le beau Douglas

Publié le par Les Malaugenoux

Résumé des épisodes précédents : Françoise et Bernard ont racheté en 1994 la ferme de l’arrière-grand-père de Bernard, à Montpoulet, Saint-Victor. Depuis la région parisienne, ils viennent d’abord y passer leurs vacances et débroussaillent. Ils retrouvent la source, découvrent une faune fabuleuse et des paillettes d’or tandis que la configuration cabalistique des fondations de la ruine les fait espérer un trésor. Ils viennent s’installer sur place en 1997. Leur permis de construire est refusé trois fois puis accepté après plusieurs recours, et les travaux vont bon train malgré l’amateurisme de ces « néo-ruraux ». Pas sans anicroches cependant puisque parti à la recherche d’ossements, Bernard dégage un mur d’un peu trop près et il s’éboule en menaçant d’entraîner tout le reste.
                               eboulement2004.png
Suspendus en l’air, donc, les deux tableaux de la future baie vitrée, toute la superstructure en maçonnerie de pierres et l’appui de l’arbalétrier en bois rond, ce beau sapin Douglas courbe. Qu’allais-je faire ?
Il me semble que c’est là que j’avais laissé le lecteur… ah oui, il y avait aussi une histoire d’ossements indiqués par un pendule… Mais avant de répondre, il faut quand même que je raconte l’histoire de cet arbre. On nous dit partout qu’il faut défendre la forêt et les arbres qui nous protégeraient du réchauffement de la planète. Moi je dis que les arbres se défendent très bien tous seuls et je le prouve : juste avant Noël 2004 un arbre que je voulais abattre m’a cloué au lit et, ce qui est encore moins banal, a cloué le médecin dans le même lit que moi.
            C’était donc, d’après les gens compétents, la descente de la sève et il était temps pour moi d’abattre le bois pour la charpente du palais. J’achetai donc cinq chaînes de tronçonneuse, nettoyai le filtre à air de ma Stihl 026C et me présentai au pied du beau Douglas qui présentait un vice incorrigible puisqu’il était courbé à la base. Le scieur m’avait dit qu’il « ne valait pas le coup de tronçonneuse ». Je m’étais dit tiens, on verra ce qu’on verra.
Les arbres ont été plantés serrés à Montpoulet et il est difficile d’en abattre un sans qu’il reste accroché à ses voisins, un peu comme une famille retiendrait l’un des siens qu’on voudrait enlever. Bien que j’en sois prévenu par quelques déboires passés, c’est ce qui m’arriva là. J’essayai plusieurs fois de secouer l’arbre en utilisant un tourne-billes mais rien à faire. Je revins le lendemain avec Françoise, m’énervai à nouveau sur le tourne-billes et quand je me baissai au pied d’un deuxième arbre que je devais abattre pour qu’il ne retienne plus le beau Douglas, je ressentis comme un craquement dans les lombaires, mais sans douleur. Je ne le mentionnai même pas à ma très chère.
            Françoise devait me prévenir lorsque le beau Douglas frémirait en sentant céder sous lui celui qui le retenait et que j’abattais. Elle se tenait à distance respectable et évidemment, lorsqu’elle hurla que le beau Douglas me tombait dessus, à cause du moteur de la tronçonneuse, je n’entendis absolument rien. Elle paniqua et m’envoya des bouts de bois. Je n’en vis absolument aucun, trop absorbé par ma ligne de coupe.
 
            Bon, pas de panique, le beau Douglas ne m’est pas tombé dessus. Mais j’avais maintenant trois arbres à couper en tronçons et à débarder. Je ne m’arrêtai qu’à la nuit tombée, les lombaires sensibles mais sans plus. Le lendemain dimanche par contre, j’expérimentai la plus atroce douleur de ma vie lorsque je cherchai à quitter le lit. La moindre esquisse de mouvement tétanisait mon dos à la manière, je suppose, d’un courant de haut voltage. Il me fallut une bonne demi-heure pour m’approcher du bord du matelas pour… uriner dans une bouteille. Je dus donc accepter que Françoise appelle le médecin, ce qui ne m’était pas arrivé depuis quarante ans. L’homme de science était en déplacement (un cas d’empoisonnement au gaz des choristes de la messe de minuit à Pailharès, cela ne s’invente pas !) mais il promit de venir dès que possible.
 
            Ce fut seulement vers 16 heures. J’étais encore cloué sur ma couche comme un papillon sur la planche d’un collectionneur. De fait, notre lit est en planches. Elles-mêmes clouées à une structure de rondins de châtaignier boulonnés aux pannes du toit. Un lit suspendu, donc, auquel nous accédons par deux échelles verticales. Dessous, il y a les armoires. Cela avait beaucoup fait rire nos voisins que nous mettions notre lit sur l’armoire. Le médecin riait aussi, un peu jaune, mais on ne pouvait pas faire autrement, il vint donc s’accroupir à côté de moi dans le lit suspendu, à deux mètres du sol. Il me fit une injection, promit un effet miraculeux dans les prochaines vingt minutes, et se retourna pour descendre. Je le vis alors blêmir. « Je suis sujet au vertige » souffla-t-il. Il entreprit pourtant de descendre face au vide et cela n’y manqua pas, il se crispa soudain, incapable d’aller plus loin, cramponné aux rondins de châtaignier. Là je me demandai s’il allait aussi falloir appeler les pompiers pour sortir le médecin de mon lit.
              C’est Françoise qui fit les pompiers. En lui prenant les chevilles, elle aida l’homme de l’art à se retourner puis à patiemment descendre les échelons. Les Douglas n’avaient qu’à bien se tenir, j’étais en voie de guérison, tout seul dans mon lit suspendu. Mais on pourrait bien tirer une morale de cet épisode : prenez exemple sur le beau Douglas, ne vous laissez pas abattre ! Et clouez sur une planche l’outrecuidant bûcheron qui s’en prendrait à vous.
nov007 grue
(Détail : le contrefort à droite et à gauche le reste de parement interne du vieux mur)
            Et des ossements, un peu plus loin, la pluie en avait découvert d’autres : Un magnifique genou que je m’évertuai à dégager à la petite truelle, en archéologue patient. Puis ce qui ressemblait à des doigts, puis un fémur, puis une autre jambe entière. Pour dégager la suite, sur quoi pesait trop de terre, je dus ramener la mini-pelle et travailler avec tout le doigté dont j’étais capable. Là je mis au jour tout le thorax, côtes bien nettes, les omoplates et enfin le crâne. Très détérioré par le séjour en terre acide. Un peu allongé sur la mâchoire où je prélevai une dent, une énorme dent… de ruminant. Mon esprit cartésien poussa un soupir de soulagement, je n’étais que sur une nécropole animale, et pour concurrencer Thèbes et la Vallée des Rois en Égypte, Montpoulet repassera, mon squelette devait être celui d’un veau.
           Mais au bout de la patte, un pistolet.
            Une patte de veau tenant un pistolet ?!!! Je vous expliquerai la prochaine fois.
 

Partager cet article
Repost0

Poules prisonnières libérées par sanglière

Publié le par Les Malaugenoux

Oui, je sais, on ne dit pas sanglière mais laie, sauf que cela rime moins bien... Elle est donc revenue, par deux fois, près du poulailler et par deux fois, ce qui a attiré mon attention, c'est la présence d'une poule dans le jardin. Hier je n'avais que mon téléphone sur moi, la photo n'est pas terrible. Ce matin, je suis reparti chercher l'appareil photo, en ai  fébrilement changé les piles, et ai surpris la mère à l'intérieur même de l'enclos; elle avait défoncé le grillage et toute la basse-cour retournait les feuilles mortes de la chênaie. Je ne dis rien de l'affolement créé par ma tentative de photographie : très jalouse de son droit à l'image, la laie ! Mais à un moment, lassée par tant d'insistance à la suivre dans la broussaille, la bête noire s'est figée pour un cliché, à l'ombre, il a fallu augmenter la luminosité. Les marcassins avaient déjà déguerpi.laie11.JPG

 

Hier, au téléphone, on dirait un taureau :

 

laie10

 

Dimanche, derrière le filet anti-autour, après grossissement (engraissage ?) on aperçoit bien les marcassins :

 :laie06.JPG

 

Partager cet article
Repost0

Vipère aquatique et laie, progéniture.

Publié le par Les Malaugenoux

faune-pouletmontoise-8281.JPG

Elle vient de passer tranquillement sous nos porte-fenêtres, suivie par ses trois marcassins.

 

DSCN1831.JPG 

Elle néglige les laitues du jardin pour s'arrêter manger on ne sait quoi derrière les filets anti-aériens du poulailler. Et après m'avoir senti, s'enfuit. Comme cherchait à le faire ce serpent :

 

DSCN1811.JPG

N'est-ce pas qu'on dirait, un peu, une vipère aspic ? Je l'ai d'ailleurs prise pour une couleuvre vipérine (dite vipère aquatique) et plus exactement d'un rejeton de celle présentée dans cette précédente page. Mais un lecteur herpétologue à ses heures me signale avec raison qu'il s'agit d'une coronelle girondine, une couleuvre souvent rencontrée à Montpoulet. À l'examen attentif en effet, point de grosses écailles sur la tête comme sur celle-ci. Pour ne plus me tromper, je consulterai dorénavant les magnifiques photos de ce lecteur averti.

 

DSCN1798

C'est elle qui attire le plus de visiteurs sur ce site. C'est vrai qu'elle est belle, et qu'elle ne cherche pas à mordre...   

 

DSCN1804.JPG

Et ce, dans le même lavoir où les poissons ont été empoisonnés par le bois (voir dernier épisode), sous la terrasse en bois maintenant terminée,

DSCN1820.JPG

    reptiles et batraciens se reproduisent donc sans problème. Serait-ce une petite salamandre ou un triton ?

 

DSCN1783.JPG

DSCN1786

Publié dans Faune pouletmontoise

Partager cet article
Repost0

Poules polies et poissons empoisonnés

Publié le par Les Malaugenoux

Chaque fois que je lâche les poules, nous entrons elles et moi en compétition alimentaire. Notre Nonce Apostolique, incidemment Garde des seaux marmites et casseroles, étant absente, je dois veiller moi-même à mon alimentation. Et je vise au plus rapide, au plus simple et au plus proche. Exactement comme les poules.

DSCN0411

Par exemple, elles raffolent des vers de terre. Elles les aiment tellement qu’elles sont prêtes à prendre tous les risques. Oui, le ver de terre est aux poules ce que le haschich est aux assassins (de l’arabe haschischin), c'est-à-dire que cela leur fait perdre toute conscience du danger. Lorsque je terrasse avec la pelleteuse, elles se glissent sous le godet avant même qu’il soit sorti de terre, et lorsque je veux avancer je dois prendre garde qu’aucune poule ne se soit déjà postée sous une chenille. Et ce n’est pas qu’elles confondraient chenille et chenillette… Cette association pelleteuse-terrassement- ver de terre est tellement inscrite en l’intellect de nos gallinacés qu’il suffit que je mette en marche le moteur de la première pour que les seconds accourent, suivent, ou précédent l’engin. Bon, heureusement, les vers de terre ne m’intéressent pas. Leur goût est très décevant. C’est celui de la terre et je n’ai pas la patience de mitonner des sauces.

DSCN1747.JPG

Les poules raffolent des fourmis. Moi de leurs œufs. J’en ai trouvé une fois des milliers entre deux tôles ondulées oubliées entre lesquelles elles avaient établi leurs quartiers. J’ai collecté l’oothèque, en ai sorti quelques aiguilles de pin et mis le tout dans une poêle avec un peu d’huile d’olive. Cela avait exactement le goût, en plus discret, en plus subtil, en plus délicat, des œufs de poule ! Il s’agit donc en la matière de leur laisser les pondeuses et de conserver leur ponte.faune-pouletmontoiseN0779.jpg

Non, là où je ne dois rien leur laisser, c’est quand elles prétendent s’attaquer aux nombrils de Vénus. Non pas que la déesse en ait eu plusieurs ; je parle des plantes sauvages que le dictionnaire appelle « succulentes » et la prétendue sagesse populaire « grasses ». Ces plantes ressemblent à des nombrils. Mais les poules raffolent de la verdure, on le sait peu. De vraies herbivores. Qui passent donc allègrement d’un steak de ver à une salade verte. Heureusement que celles-là poussent essentiellement sur les murs en pierre et ma taille me permet de les brouter (brouter des nombrils, ah !) plus facilement que mes concurrentes qui, trés polies, me laissent faire.

DSCN1763.JPG

Et, rien qu’avec les vers, les vermisseaux, les vermicules, la verdure et l’avènement du printemps, les poules me couvrent d'oeufs.

Voilà pour la première partie du titre. La deuxième est plus sérieuse.

J’ai tué tous les poissons du lavoir. Bien involontairement. En installant une terrasse, une sorte de « deck » en cœur imputrescible de sapin Douglas que j’abats, débarde et débite moi-même, voyez l’allitération. Du bois rouge. Pour ajuster, je rabote et c’est cela qui a tué les poissons. Je veux dire que les copeaux et la sciure sont tombés dans le bassin. Une sciure tout ce qu’il y a de plus naturel, un bois qui n’a connu ni l’engrais, ni le pesticide, ni le fongicide, ni l’insecticide. C’était oublier que la nature est, souvent, tout aussi toxique que les produits chimiques et qui proviennent tous de la nature. La sciure de bois tue les poissons, c’est comme cela, je l’ai appris à mes dépens. Et par « dépens », j’entends cette confusion totale entre naturel, chimique, sain et toxique.  

DSCN1767.JPG

Partager cet article
Repost0

23- Enterré là il y a trois cents ans.

Publié le par Les Malaugenoux

Résumé des épisodes précédents : Françoise et Bernard ont racheté en 1994 la ferme de l’arrière-grand-père de Bernard, à Montpoulet, Saint-Victor. Depuis la région parisienne, ils viennent d’abord y passer leurs vacances et débroussaillent. Ils retrouvent la source, découvrent une faune fabuleuse et des paillettes d’or tandis que la configuration cabalistique des fondations de la ruine les fait espérer un trésor. Ils viennent s’installer sur place en 1997. Leur permis de construire est refusé trois fois puis accepté après plusieurs recours, et les travaux vont bon train malgré l’amateurisme de ces « néo-ruraux » (on peut lire les épisodes précédents dans "La Chronique de Montpoulet»)

 

Un dimanche, nos voisins de Piquet nous avaient amené un couple de leurs amis dont le mari, un petit homme rondouillard et jovial m’avait pris à part d’un air de conspirateur. Il ne voulait pas que sa femme le voit. Il avait une sorte de pendule dans les mains et s’était positionné en-dessous du jardin de la Méjou do Vieux, face au Palais Principal.

« Dans cette direction, me souffla-t-il, je sens la mort… Oui, quelqu’un a été enterré là il y a trois cents ans ! »

« Par là », ça tombait bien, j’avais prévu de creuser. C’était la partie basse de l’ancienne ferme où l’on rangeait la charrette, entre deux « établous » à cochon, les « tetchous ». Ce mur, sans doute bâti à la hâte, n’était pas en bon état et il me fallait en consolider la base. Pour tout dire, dans cette partie-là, j’avais le fantasme d’installer un sauna en sous-sol, à même le rocher, sous la dalle de la salle à manger. Pour ne pas mégoter, j’avais même prévu une sortie par le bas : un trou d’eau où l’on plongerait pour passer sous le mur et se retrouver dans le lavoir, pour se rafraîchir.

Pour réaliser ces travaux pharaoniques, et vérifier la clairvoyance de l’ami de nos voisins, la pelleteuse s’imposait. Une « mini-pelle » plus exactement. Mon rêve de gosse. A l’époque, j’étais fasciné par les pelles mécaniques à cause de la rangée de manettes entre lesquelles le conducteur ne devait pas se mélanger les pinceaux. Il devait y avoir une manette pour fermer le godet, une pour l’ouvrir, une pour lever le bras, une quatrième pour le baisser, deux autres manettes pour l’avant bras, une pour la tourelle, et les deux dernières pour les chenilles. Sur les pelleteuses actuelles, seules les deux dernières subsistent. Les autres ont été remplacées par des « joysticks » comme pour les jeux vidéo. J’avais déjà joué en louant des mini-pelles à la journée, et j’avais découvert la formidable puissance de travail de ces petits engins. Ils m’avaient, entre autres, permis d’arracher des souches en une heure ou deux alors qu’à la main, cela prenait plusieurs jours. D’ailleurs cette mini-pelle, nous l’avions achetée pour cela, arracher les souches et effectuer l’immense travail de terrassement nécessité par l’installation d’une pompe à chaleur géothermique.

A la place de la charrette, rien, pas le moindre os, pas la moindre arête. Mon esprit cartésien s’en trouva soulagé. Mais, après la cavité pour sauna, j’attaquai l’excavation, de l’autre côté du mur, d’un futur réservoir destiné à conserver l’eau de pluie. Ce n’est qu’en apercevant deux os orangés, abîmés, sans doute un radius et un cubitus, que je me rendis compte que là où je creusais, de l’autre côté du mur aux fondations douteuses, c’était aussi dans la direction indiquée par le voyant. Mon esprit cartésien retint son souffle.

Il me faudrait revenir avec des outils un peu plus délicats, mais pour l’heure, pas question d’arrêter de jouer avec ma merveille, aussi je m’attelai à remonter la canalisation d’une source secondaire toute proche. Après les tuyaux en fonte, je découvris une tuyauterie en terre cuite dont je jugeai qu’elle devait être contemporaine de la construction primitive. Ces tuyaux de 53 cm de long, la fameuse coudée, emboîtés et cimentés les uns dans les autres, portaient une inscription faite avant cuisson. Je m’appliquai à la déchiffrer comme s’il s’agissait de hiéroglyphes, puisque je me sentais à présent, à la recherche du squelette (peut-être, qui sait, une momie) l’âme d’un Égyptologue. L’inscription indiquait « CLÉMENT NOUVENE PÈRE & FILS Fque de tuyaux coniques et cylindriques BOLLENE Vaucluse »

Ces tuyaux en terre aboutissaient, non pas à un captage comme je le prévoyais, mais à une antique canalisation patiemment construite en pierres plates non cimentées, un de ces « tous » dont Maurice m’apprendra que beaucoup de terres cultivées sont dotées pour drainer l’eau de pluie. Celle-ci remontait bien au-delà d’où je pouvais aller mais, après avoir enlevé les terres cuites, je m’aperçus que le tuyau de pierre avait été préservé par dessous et servait de drainage pour protéger l’ancienne étable des inondations.

Mais du coup, tout à mes recherches archéologiques, j’avais tellement creusé des deux côtés du mur que je ne l’avais certainement pas consolidé. Survint alors un « épisode cévenol » caractéristique des automnes par ici. Quatre-vingt litres au mètre carré en une seule nuit. La moitié de la terre remuée emportée vers le bas… et à contretemps, le lendemain, un vendredi après-midi, un grand badaboum, le mur complètement éboulé, principalement la partie demeurée découverte pour la future baie vitrée mais, et c’était toute l’horreur, en entraînant les soubassements de la nouvelle maçonnerie que j’avais construite, les deux tableaux de l’ouverture et surtout, surtout, ce qui soutenait l’énorme tronc d’arbre courbe que j’avais installé pour soutenir le futur toit, un sorte d’arbalétrier en bois rond, un sapin Douglas que j’avais abattu, fait débarder et transporter puis installé moi-même à grand peine, avec une chèvre et un palan. Et ce vendredi après midi je constatai qu’il avait déjà bougé d’un centimètre en direction du vide.

 

chevrearbaletrier.jpg(mis en place avec chèvre et palan- sur la gauche, en bas de l’ouverture, le mur qui va s’ébouler)

sep0425DSCN0086.JPG

 

nov003-grue.JPG(L’arbalétrier a bougé d’un cm en direction du vide)

Courant chercher des poteaux, des étais et tout ce que je trouvai pour étamper cette superstructure irréelle qui tenait en l’air par l’opération du Saint-Esprit (et, il faut sans doute le reconnaître grâce aux qualités mécanique du ciment fabriqué à Cruas, en Ardèche), je me souviens que je tremblais de peur ; pour la première fois de ma vie peut-être, l’angoisse de voir s’écrouler toute ma maçonnerie me secouait de tremblements. Comment allais-je contrer cette catastrophe, et qu’allais-je découvrir au bout des ossements mis à jour ? Et bien je vous le raconterai la prochaine fois.

 oct87-eboultrou.JPG(Étamper par tous les moyens)

 

Partager cet article
Repost0

Mountchicken Joins Commonwealth

Publié le par Les Malaugenoux

Montpoulet adhère au Commonweath (vous savez, cette association d'anciennes colonies britanniques)

In order to get all chances on our side, we had our main highway lined up with bilingual signs :

Pour nous y préparer, la Route Nationale 1 s'est déjà parée de nouveaux panneaux bilingues :

  DSCN1633.JPG

  DSCN1631.JPG

DSCN1634.JPG

Cette dernière pancarte est de surcroît d'un intérêt pratique car, si l'on prend le rond-point dans le sens français, par la droite, il y a de fortes chances qu'on n'en ressorte pas...

This last one has (also) a practical reason ---Because of the Principality steep slopes, if you take that roundabout the French way (counter-clockwise) the odds are you'll never get out of it.

 

En fait l'idée est venue lors de mon dernier anniversaire où, tel un monarque libéral, j’ai décidé d’accorder l’indépendance...

As a matter of fact, it all began last summer when I turned a little more than a middle-aged man (who said an old fart?) and, as any liberal potentate would do, I decided to celebrate with granting independence ---

...enfin, plus exactement...  j’ai dévolu les pouvoirs de direction...

well, more exactly devolving the power for deciding which direction to take ---  

aux roues avant de mon tracteur. Elles vont où elles veulent, donc je m'attendais à des surprises.

to the front wheels of my tractor: they could go wherever they wanted and I expected a few adventures. 

Elles militaient depuis longtemps. Elles font partie du  Mouvement pour les Droits Inédits pour relancer la Militance et donner à ses leaders de confortables sièges de fonctionnaires. Par exemple : «le droit de rouler à gauche quand l’autoradio  diffuse une chanson anglaise ».

They had been activists for quite a while. They belong to the Movement for Unheard-of Rights intended at boosting political activity and procuring its leaders comfortable parliamentary seats. For instance the right to drive on the left side of a French road when the radio plays an English tune.

 Histoire donc de mettre tout le monde à l'unisson, la Principauté a décidé de ne diffuser que de la musique anglaise et d'instituer la conduite à gauche pour tous, la seule qui soit parfaitement naturelle.

It was hence a matter of public order for the Principality to prohibit anything but English music and to enforce left-hand-side driving for all.

Partager cet article
Repost0

Je me lance dans l'humanitaire

Publié le par Les Malaugenoux

Je dis souvent que je ne sais pas quoi faire de mon pognon (je gagne autant en fin de carrière qu'un juge au début de la sienne). Donc j'ai décidé d'investir dans l'humanitaire, enfin je ne sais pas trop bien comment appeler cela, on disait le caritatif autrefois, bref, je viens d'acheter un gros 4x4.

 

D'abord parce que c'est leur outil de travail à tous ces humanitaires, vous avez remarqué, et puis le mien, il est fabriqué en Roumanie... Je contribue donc à donner du travail aux Roumains et à éviter que leurs minorités ethniques viennent faire la manche sur les trottoirs couverts de la Rue de Rivoli.

 

Évidemment, un gros 4x4, cela ne correspond pas bien à mon personnage. Je suis excessivement modeste et discret, absolument pas porté sur la prétention, et puis comme le dit la prétendue sagesse populaire, un quinqua qui achète un gros 4X4, c'est comme un ... report d'affection ; comme il ne peut plus dans un certain domaine, il se suréquipe dans un autre, mais à l'époque des aphrodisiaques pharmaceutiques, cela ne tient pas. Et quoi qu'il en soit, s'investir dans l'humanitaire, cela vaut bien quelques sacrifices.

 

Il fallait par exemple choisir entre des options telles que « pack baroudeur » et « kit look » ; c'est une voiture où presque tout est en option, même les roues (enfin, la roue de secours en tout cas). J'étais très gêné, et le vendeur l'a bien vu ; j'appelais cela les options « matuvu », pour ceux qui ne le sont pas du tout, baroudeurs, et qui veulent juste en avoir l'air pour descendre les Champs Élysées. Alors il m'a dit pas du tout, c'est le « kit look » pour frimer ; le « pack baroudeur », c'est très utile, ça évite de rayer les portières quand vous tombez dans les ravins, y'a un ski à l'avant, un ski à l'arrière, ça vous permet de surfer sur les congères, ça peut vraiment servir.

 

La poire en deux, c'est comme cela que je l'ai coupée. J'ai pris le « pack baroudeur » mais pas le « kit look ». En matière de sacrifice de soi et d'humanitaire, il y a des limites à ne franchir, il faut savoir jusqu'où l'on peut ne pas aller trop loin.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 > >>