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Les travaux d'Hercule, la descente aux enfers

Publié le par Prince Bernard

Rapporter les pommes d'or du jardin des Hespérides, ça c'est fait. Maîtriser les oiseaux aux plumes d'airain du Lac Stymphale, ça c'est fait. Nettoyer les écuries d'Augias, ça c'est fait. Photographier le sanglier d'Érymanthe, ça c'est fait. La descente aux enfers, depuis hier c'est en cours ; en perçant l'écorce terrestre :

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Les travaux d'Hercule, en direct

Publié le par Prince Bernard

Préparer l'espace pour la nouvelle piscine,

 

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mettre la roche-mère à nu,

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et la réduire en morceaux...

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Ma religion m'interdit le "bio"

Publié le par Prince Bernard

 

Monsieur le Président de la SNCF,

            J'ai été très surpris et un rien agacé des conditions qui ont présidé à mon dernier voyage sous votre bannière. Elles sont critiquables sous trois aspects, alimentaire, ergonomique, linguistique, qui conduisent à se demander si la SNCF ne pratiquerait pas, sans le savoir, une politique de discrimination.
             Commençons par le troisième aspect : les annonces du TGV 5112 prétendaient se faire en deux langues. Prétendaient car si l'accent méditerranéen ajoutait une touche d'exotisme à l'annonce française alors que nous approchions de Roissy, le même accent appliqué à l'annonce anglaise, ajouté à un mépris total des règles d'accentuation non seulement rendait l'annonce incompréhensible mais rendait aussi la langue non reconnaissable par un locuteur natif. Ce ne fut pas l'aspect le plus gênant de mon voyage puisque je répugne moi-même à utiliser un autre idiome que celui du pays où je me trouve, mais il en alla différemment de l'aspect ergonomique.
              J'essaye,voyez-vous, de suivre fidèlement les préceptes d'une vie saine (« manger-bouger ») et m'interdis tout usage des escalators et des ascenseurs que je laisse volontiers à ceux qui souffrent de handicaps dont le moins grave n'est pas l'allergie à la fatigue musculaire. Or, dans la gare TGV Part Dieu pas le moindre escalier sauf mécanique. Mes convictions profondes durent encore être brimées. Pas avec autant de violence toutefois qu'en ce qui concerne l'alimentaire.
               Après avoir tenté un pauvre jeu de mots en montrant d'un geste interrogatif la porte de son réduit lorsque je réclamai l'entrée qu'il manquait à mon menu saveur, le barman me servit une « salade biologique » dûment estampillée du logo d'une multinationale certificatrice. Or ma religion m'interdit le bio pour le solide et le biodynamique pour le liquide. Aucune religion ne prend la peine de justifier ses interdits alimentaires autrement que par des fariboles d'ordre mythique, mais la mienne le fait. En préférant d'autres traitements chimiques que ceux pratiqués en traditionnel, l'agriculture bio est conduite à mettre sur le marché des produits dangereux comme le montrent plusieurs intoxications mortelles à l'E. Coli (23 morts en Allemagne, 3 morts et 200 intoxiqués aux USA, etc.). Mutatis mutandis, l'utilisation de soufre « naturel » en vinification biodynamique introduit un élément nocif absent du soufre purifié. J'aurais donc apprécié que le barman me proposât un autre type d'entrée, tant pis si elle eût été locale ou équitable, mes commandements religieux s'en eussent accommodés. Or les trois menus comportaient cette salade bio comme si elle était devenue obligatoire comme par l'avènement de l'écolo-totalitarisme que certains nous promettent.
              Je vous saurais donc gré M. le Président, de veiller qu'à l'avenir les adeptes de l'
Église des Cataphotes Resplendissants, dont je tiens les principes édifiants et fortifiants précédemment énoncés, ne soient pas plus discriminés que les affidés des autres religions qui n'ont pignon sur rue que parce qu'elles tiennent le haut du pavé
.

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Coupure de courant

Publié le par Prince Bernard

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M. Entressangle Louis

07410 St VICTOR

 

ERDF Drôme Ardèche

Exploitation Bedossie

 

Objet : coupure de courant

 

 

Madame, Monsieur

 

J'ai bien reçu votre courrier me prévenant d'une prochaine coupure de courant et je me réjouis que vous cherchiez à réduire les perturbations chez vos clients ; je sais que beaucoup s'en plaignent. Mais ce n'est pas mon cas. J'avoue même que la nouvelle me laisse complètement froid.

En effet je ne demeure plus au même endroit et si j'ai eu votre courrier alors qu'il utilise un nom et une adresse caduques depuis 30 ans, c'est que le facteur qui me connaissait bien l'a fait suivre à mon petit-fils qui habite tout près. C'est à lui que je dicte ma réponse. J'habite maintenant sur une terrasse du village qui non seulement jouit d'un extraordinaire panorama sur le Mont Blanc, d'où mon insistance à ce qu'on m'y installe, mais également d'un taux d'ensoleillement propre à réchauffer mes vieux os en toutes saisons, et ce sans la moindre électricité.

De plus la lumière ne m'est plus guère d'utilité puisque je me suis habitué à l'obscurité intégrale ; les sornettes concernant la vie éternelle baignée par la glorieuse iridescence divine, j'en suis revenu : à peine quelques vers luisants les soirs d'été. Vous m'invitez enfin à vous joindre par téléphone mais les mobiles n'existaient pas à l'époque, donc le mien n'a pas été enterré avec moi.

Cependant, quoique votre lettre ne puisse jamais altérer l'irrémédiable de mon état, je vous sais gré de continuer à m'adresser du courrier, cela distrait beaucoup mon petit-fils.

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Catapulté

Publié le par Prince Bernard

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Ceux et celles à qui je fais de la peine chaque fois que je tonitrue mes exploits d'abatteur d'arbre, je les rassure : les arbres savent se défendre, il y en a encore un qui vient de me mettre au tapis et il a fallu miracle pour que je m'en sorte vivant et valide. La Principauté, c'est ma fierté, est demeuré un espace primaire d'aventures où l'on se gausse du principe de précaution.

Mais cela fait mal parfois.

Il était déjà arrivé qu'un arbre me cloue au lit, et là c'est un autre qui m'a asséné un tel coup de bélier qu'il m'a catapulté sur plusieurs mètres. Vocabulaire médiéval, n'est-ce pas ? Celui qui m'avait cloué au lit, si on a le temps, on peut aller lire 
là ce qu'il est advenu (non, pas brûlé mais, comme les taureaux qui se battent bien et encornent le toréador, il a été épargné et il trône dans la salle à manger).
Celui-ci, ce n'est pas moi qui l'ai abattu, je le jure, mais il fallait bien que j'en fasse quelque chose. C'est le vent ou la neige, je ne sais plus, qui l'avait carrément déraciné et cela vous a une telle allure, un gros arbre déraciné, avec ses racines à l'air, un peu comme un homme sans pantalon, quoi, qu'il fallait bien faire quelque chose. J'ai commencé à le débiter par la pointe, en mesurant bien les bûches, carter sur coupe fraîche, coup de chaîne au bout du guide, un pied six pouces (le poêle-cheminée est de conception belge) et puis je suis arrivé sur l'obstacle.

L'arbre était tombé entre ses frères qui l'avaient plié, cintré, bandé comme un arc ; il était comme un ressort comprimé, un membre arqué contraint par un boxer trop exigu, tout prêt à sauter, à se détendre. Pour se défendre. Et à cet endroit le tronc faisait bien 30 cm de diamètre.

J'ai pris le temps de réfléchir, je craignais de coincer la chaîne. J'ai bien identifié où les fibres allaient se resserrer sur elle. Il me fallait donc faire l'entame là mais ne pas y rester. J'ai trop pensé à la chaîne et pas assez à moi, je me suis placé de l'autre côté, du côté où ça ne risquait pas de coincer la chaîne, certes, mais vers où le coup allait partir.

Comme une explosion, dans les côtes côté cœur. J'ai été projeté à deux bons mètres, étendu dans les babets, souffle coupé, l'esprit vacant puis soucieux de sang : où la tronçonneuse, rabattue sur moi par le tronc, m'avait-elle entaillé ? Nulle part, merci Herr Stihl pour votre blocage de chaîne sur rebond. Par contre, tout soudain, la douleur dans les côtes !!!

Cet arbre-là, pour l'instant j'ai épargné ce qu'il en reste, le plus gros ; juste ébranché, et j'attends l'avis des aficionados, pouce en l'air ou pouce en bas ? Et pour en faire quoi ?

Pour l'instant, j'en ai fait ce bac à fleurs, mais il en reste dix fois plus long.

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Le lérot dort encore, que la salamandre met bas déjà.

Publié le par Prince Bernard

Au fond d'un seau de chiffons, une boule de poils :

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Un lérot hibernant que je manipule sans qu'il s'inquiéte :

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La queue comme une anse au-dessus de pattes bien propres :

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Pendant ce temps, une salamandre semble perdue dans l'eau du lavoir :

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En fait elle se prépare à pondre (ou accoucher ? Elle est ovovivipare) dans un amas de feuilles et de mousses :

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Le flash lui fait prendre la fuite, elle ne semble plus dans son élément naturel, elle nage de façon très maladroite :

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Avant de s'immobiliser à nouveau pour se remettre en travail, toutes couleurs éclatantes :

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De la même façon dans nos sociétés des salamandres s'échinent pendant que des lérots se la coulent douce à Miami ;)


Publié dans Faune pouletmontoise

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Tétris, encore et toujours

Publié le par Prince Bernard

Le gel est le grand ennemi des murets de pierres sèches. Celui du jardin s'est éventré. Mais la tête est restée en l'air, deux rangs que j'avais cimentés. Il faut commencer, après déblaiement, par soulager le linteau par accident.

 

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Et puis, fruit d'un long entraînement au Tetris, tout combler (prendre comme repère la pierre du milieu, deuxième rang) avant de...

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purger un autre endroit qui menace de s'ébouler, mais, délicatesse suprême, sans toucher à ce qui est encore solide, même si c'est en enfreignant la loi de la gravitation :

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C'est là que le coup de tetris permettant d'enquiller l'adéquat moellon par en-dessous prend tout son sens.

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Jusqu'à ce qu'il n'y paraisse plus rien (garder la clé de voute comme repère).

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Un troisième point faible pour finir :

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Ce qui permet au passage d'arracher longues racines d'orties et têtues ronces.

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Pendant que caquéte un vol de grues qui rentrent de vacances d'hiver...

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le muret est prêt pour passer un ou deux siècles de plus.

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La longue, en base, est posée en délit, pas en boutisse comme il eût fallu, mais elle est trop belle comme cela.

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Vive le changement climatique...

Publié le par Prince Bernard

... cela nous refait de vrais hivers : troisième épisode neigeux sur Montpoulet :

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      Le fameux escalier dont on ne peut plus distinguer les essences...


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Les arbres dont certains n'auront pas besoin d'être abattus à la tronçonneuse, la lourde neige s'en sera chargée...


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Les poules confinées sous un plafond inattendu : le neige ne passe pas à travers les mailles du filet antiaérien (anti-rapaces !)...


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... ou carrément parties en expédition polaire, à la queue leu leu.

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Un escalier pour monter

Publié le par Prince Bernard

Pas de neige aujourd'hui mais le gel a mis la batterie du tracteur à plat, donc, en attendant :

Petite devinette : sachant que je n'ai employé que deux essences de bois, quelle est celle employée pour chaque marche (la plus basse n°1) ? Réponses en commentaire.

L'escalier pour descendre ? Cet après-midi s'il continue à faire soleil.

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Non, il ne s'agit pas d'une rampe à droite...

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Rares averses de neige

Publié le par Prince Bernard

 

MétéoFrance a encore frappé : voilà le deuxième jour d'affilée où ils annoncent « rares averses de neige » alors qu'il vient d'en tomber 5 cm. Je redoute le moment où ils annonceront « fortes chutes de neige » !

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