Du foin, enfin !
Au commencement il y avait la forêt. Un forêt de sapins dont tous les soi-disant experts nous disaient que l'acidité qu'elle avait produit empêcherait tout de pousser. Tu parles ! Ce fut une explosion : pélorciers, genêts, ronces et orties atteignirent ma hauteur dès la deuxième année après la coupe. Il y avait à peu près un hectare de cette jungle. Je m'y attaquai à la débroussailleuse, puis au gyrobroyeur. Lequel était attelé à un microtracteur que je devais conduire perpendiculairement à la pente, donc assis non pas sur le siège, mais carrément sur le volant, si j'ose dire, pour ne pas être jeté à bas de l'engin quasi à la verticale. Pour résumer, cette poussée de vrai foin ce printemps, quasiment sans ortie ni ronce, est une victoire, le résultat de dix ans de fauchage obstiné et tenace.
En fait, j'avais envie d'écrire « le meilleur traitement de l'allergie aux graminées, c'est de faire les foins ; la preuve : il n'y aucun allergique parmi ceux qui font les foins », ce qui eût été imiter le manque de rigueur scientifique qui caractérise beaucoup des études des pseudo-sciences. Mais j'ai craint d'en vexer quelques-uns...