2- Palais du Grand Lama et Montpoulet, une confusion.

Publié le par BMx

           
  
              La dernière fois, je vous disais que Françoise et moi étions venus nous installer à St Victor parce que le village nous faisait penser au palais du Grand Lama ; c'est la vérité mais elle est incomplète. C'est parce que ma grand-mère habitait Navas, tout près, qu'une froide journée de l'hiver 91-92 nous étions venus nous promener sur le serre de Montpoulier. Je me souvenais que quelque part se trouvait la maison de mes arrière grands-parents. Dépendants des seuls chemins encore existants, nous nous étions retrouvés à la ruine de Ternaud et l'avions naturellement prise pour celle de Montpoulet, berceau de la branche maternelle de ma famille.  

Nous avions tout de suite beaucoup apprécié le site. Alors que le gel blanchissait encore les prés de Piquet au nord, ce côté semblait bénéficier d'un climat méditerranéen, et, surtout, jouissait d'un superbe panorama sur quatre vallées successives, celles de la Daronne, du Doux, du Duzon et du Rhône. On apercevait très bien le Vercors et les Alpes et peut-être même, en plissant bien les yeux, les hauteurs du Kyichu où s'élève... le palais du Grand Lama. Malgré la végétation envahissante, les belles pierres de la ruine s'étalaient au soleil et il me démangeait de renouer avec mon ancien métier de maçon limousinant pour les relever dans les règles de l'art. Nous avons donc résolu de chercher à savoir si ce lieu paradisiaque était à vendre. Nous en avons parlé à ma mère qui nous a mis en contact avec mon grand oncle, le propriétaire de Montpoulet.

Les négociations prirent un certain temps pendant lequel, pendant nos vacances, nous allions souvent nous promener là-haut. Mais les descriptions que nous faisions de la ruine ne correspondaient pas aux souvenirs de ma mère qui connaissait très bien les lieux : elle y était née. Un film vidéo vint confirmer que nous nous trompions et maman nous accompagna pour nous montrer Montpoulet, plus à l'ouest que Ternaud.  La propriété était plantée de pins douglas déjà hauts. Deux fois nous avons cherché la maison, deux fois nous avons erré au milieu des troncs serrés, deux fois nous sommes revenus bredouilles. Chaque fois nous allions voir ma grand-mère pour qu'elle nous raconte comment c'était, autrefois.
            La propriété était dans la famille à cause de la guerre de 14-18. En effet, la famille Larnaud qui possédait Montpoulet en 1918 avait perdu tous ses trois fils dans les tranchées. Personne n'avait décidé qu'il fallait sauver le dernier soldat Larnaud. Les parents âgés durent vendre. Mon arrière grand-père Besséas, de Pailharès, vint donc visiter. Il trouva les lieux trop en pente, un comble puisque Pailharès est déjà réputé pour son relief. Les Larnaud en voulaient dix mille francs. Il en proposa six mille pour refuser de façon courtoise... « et l'affaire lui resta dans les mains », disait mémé.

 Par une très froide journée de l'hiver 92-93, nous avons enfin trouvé la maison en venant par Piquet que le givre avait blanchi. La source de Montpoulet n'était pas gelée, une tourterelle vint boire au bassin, les feuilles mortes faisaient un doux tapis, nous avions trouvé notre eden. La vente fut conclue l'année suivante et dès juillet 1994, nous venions débroussailler. Ce premier été fut cependant marqué par un drame, mais je vous raconterai cela dans l'article suivant.

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R
Le palais du Grand Lama existe-t-il????
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P
Oui bien sûr, on le surnomme le Potala, et l'expression Grand Lama, que je reprends de Tintin, est maintenant remplacée par l'expression plus ronflante mais moins explicite de Dalaï Lama. Prince Bernard