1-Saint-Victor

Publié le par BMx

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Saint Victor, quand il apparaît au détour de la route, que l'on vienne de Saint Jeure ou de Saint Félicien, c'est aussi surprenant et aussi majestueux que le Potala, le palais du Grand Lama au Tibet. Campés sur leurs flancs de montagne, ils évoquent tous deux rudesse et sérénité, fortifications et villégiature, pierre, vent et soleil.

La rudesse de Saint Victor est toute sympathique, c'est celle qu'on retrouve dans le roulement des « r », dans les franches poignées de main  et les invitations péremptoires à boire le canon.

La sérénité de Saint Victor, on l'apprécie tout particulièrement au retour d'une journée de travail dans la vallée et on la retrouve dans les yeux et les visages burinés des anciens.

Les fortifications subsistent dans le clocher que certains disent « pas fini », puisque les créneaux tiennent lieu de toit, mais qui fait songer qu'en certaines périodes, on ne respectait pas plus les églises que les hommes.

La Villégiature à St Victor, je n'ai pas à faire de dessin, parce que, comme au Potala, il n'y a pas que les moines et les anachorètes qui viennent y passer l'été.

La pierre de Saint Victor, ce n'est pas le calcaire de la basse Ardèche qui se taille facilement ; la pierre de Saint Victor, il faut la bâtir brute ou bien y user sa boucharde. La pierre de Saint Victor, c'est celle dont on ne pouvait faire que de solides voûtes plein cintre, de majestueux escaliers, d'imposantes murailles, des murets interminables : je suis sûr que si l'on s'amusait à mesurer tous les murs de soutènement des terrasses de la commune, l'on ferait pâlir la muraille de Chine.

Le vent de Saint Victor est redoutable. Les cyclistes dont je suis connaissent bien l'inconfort des cols puisqu'il y souffle tous les vents et cherchent rarement à s'y attarder. Saint Victor s'est pourtant bien attardé sur son col et il n'y est pas besoin de balayeur : si ce n'est pas le capricieux vent du midi qui enlève les feuilles mortes, c'est la froide bise ou la burle.

Le soleil de Saint Victor ne connaît aucun nuage. Il nous semble briller même pendant la nuit tellement le ciel est clair : c'est bien sûr la lune que nous n'avions jamais connue aussi éclatante. On comprend mieux j'espère maintenant que Françoise et moi soyons venus nous installer à Saint Victor. Tout est pourtant parti d'une confusion. Mais je vous raconterai cela dans le prochain article. 

 

 

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