Bernard Magnouloux, résumé de carrière préalable à un départ à la retraite

Publié par Prince Bernard

Bernard Magnouloux, résumé de carrière préalable à un départ à la retraite

 

Je commence à cotiser pour la retraite dès 16 ans en allant travailler toutes les vacances scolaires sur le site autoroutier d’Isardrôme où je suis successivement serveur de cafeteria, buftier, plongeur et mitron pâtissier. Ce qui me vaut trois trimestres par an.  Après le bac, je fais un an de médecine, travaille comme garçon de bloc opératoire en neurologie et entre dans l'Église de l'Unification (« secte Moon ») où je suis, déjà, répétiteur d’anglais. Mais cela ne compte pas pour ma retraite.

Quand je quitte la secte, je cumule des emplois en intérim : ouvrier brasseur chez 33 le matin très tôt, modèle de nu l’après-midi et figurant d’opéra le soir (Grand d’Espagne dans Don Carlos, et Garde du Roi dans Aïda) en alternance avec de la vente au porte-à-porte, notamment de pères Noël gonflables, et des emplois de magasinier automobile ou papier peint, employé de bureau déliasseuse ou Cardex, tireur de plans alcool ou ammoniaque, voire même manutentionnaire gros travaux et déménageur. Une année cela me vaut cinq trimestres et donc un bonus !

          Ayant formé depuis l'adolescence le projet d’un tour du monde à vélo, je dois d’abord me libérer de mes obligations militaires. Je suis affecté dans un régiment d’infanterie mécanisé comme secrétaire dactylographe. J’y deviens également détecteur-décontaminateur en NBC (Nucléaire- Biologique- Chimique). Néanmoins, peu satisfait des conditions de travail qui me sont faites, je déserte à vélo pendant tout l’été 1974 et suis incarcéré à mon retour pendant un mois, ce qui comptera plus tard pour mon ancienneté de fonctionnaire. Je termine mon service comme caporal, chef de char grenadier voltigeur, un excellent souvenir.

         Mais, toujours dans l’optique du grand voyage, je me dois d’avoir une formation pratique. Je m’inscris donc à l’AFPA et j’obtiens un CAP de maçon limousinant (spécialiste en pierres). Je me lance dans la collecte de fonds. Je pratique la maçonnerie en… freelance, et saisis toutes sortes d’occasions, comme remplacer le facteur à bicyclette pendant ses congés, un seul mois qui me rapporte un trimestre, clown pour le Noël des enfants de Voreppe (38), ouvrier spécialisé en papeterie, céramique, charpentes métalliques, maroquinerie, et remplaçant du Père Aubergiste à l’AJ de Valence. Ainsi que vendangeur en Bourgogne et en Diois, pour respirer... En parallèle je progresse dans l’animation de centres de vacances depuis simple animateur jusqu’à Instructeur Non Permanent et même directeur de camp d’ados, d’où j’accède à un poste saisonnier de General Counselor à New York, un grand pas vers la pédagogie et l’anglais, mais je ne le sais pas encore. La moitié de ces emplois ne me valent aucun trimestre. Si je m'étais inscrit au chômage, j'en aurais validé plusieurs. Le dernier emploi que j’occupe avant de partir est celui de surveillant de baignade.

          Le tour du monde à vélo dure cinq ans et ma cagnotte (« Un maçon fait le mur avec deux briques » avait titré un journal) est vite épuisée. Je dois donc travailler comme maçon enduiseur en Grèce, poseur de papier-peint en Afrique du Sud, cueilleur de café au Costa-Rica, vigile à Washington et laveur de vitres à Los Angeles. En parallèle je commence à donner des conférences dans les Alliances ou entreprises françaises, internationalisant ainsi une carrière de conférencier que j’avais commencée avec la F.O.L. en Drôme-Ardèche pour parler de mon expérience de Mooniste. Je vends mon premier article à un magazine américain pour entamer celle de journaliste pigiste.

         De passionnantes carrières brutalement interrompues et, à la fois, relancées par l’agression dont je suis victime au Mexique. Je rentre en France et, entre les conférences, tiens successivement les emplois de bobinateur de tuyaux plastiques,  emboutisseur de pare-chocs, correspondant de presse pour un hebdomadaire catholique et peintre voltigeur sur toit en fibro-ciment.

         Une double carrière (auteur-conférencier) poussée à son paroxysme une fois le tour du monde accompli puisque, si j'édite moi-même mon récit en français, quatre éditeurs étrangers me le rachètent. Plusieurs tournées de conférences en Europe me permettent de reprendre des études universitaires qui aboutiront  au Capes d’anglais quatre ans plus tard, à l’âge de 37 ans. Je peux alors recommencer à cotiser pour la retraite.

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