Montpoulet niche écologique

Publié le par Prince Bernard

Avant d'aller plus loin dans la quête du trésor de Montpoulet, il me faut faire une pause pour mettre au jour un autre trésor, l'extraordinaire faune pouletmontoise, protégée par l'isolement et l'absence de moteur à explosion jusqu'à notre arrivée. Que le lecteur se rassure, je ne vais pas lui vendre ce trésor tout virtuel, ce trésor d'esthétique et d'authentique, pour le vrai trésor : celui-là viendra en son temps. Je ne vais pas non plus lui parler des animaux que tout le monde connaît mais lui réserver les plus fabuleux.

Pour commencer, celle qui honore de sa silhouette le drapeau de Montpoulet : la Salamandre. Nous en voyons plusieurs par an, notamment les larves. Elle fait mentir un dicton de la prétendue sagesse populaire : si l'orvet voyait et si la salamandre entendait, plus personne ne vivrait. Car il n'y a pas plus lent et plus inoffensif et s'il est vrai qu'elle sécrète une sorte d'acide chlorhydrique par les pores de sa peau, cela n'empêche pas de la prendre en mains.

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Dans la même famille des batraciens, il y a celle que je ne sais pas identifier : Grenouille Rousse ou Rainette Arboricole ? Le lecteur saura-t-il me dire ? ; et celui qui pullule, et qui arrose de sa bave si on le chatouille, le crapaud commun ou buffo buffo :

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Dans la famille des reptiles où l'on classe souvent la salamandre à tort, il y a un serpent particulier qui hante notre lavoir, que je prends régulièrement pour une vipère, d'où son surnom impropre de vipère aquatique, c'est la couleuvre vipérine. Elle a tout de la vipère sauf les yeux :

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Des vipères et des énormes couleuvres vertes et noires qui grouillaient à notre arrivée, nous n'en voyons presque plus, et c'est sans doute la faute (grâce à ?) du Circaète Jean-le-Blanc, dont le nom anglais signifie aigle serpentaire à serres courtes, parce qu'il ne se nourrit que de serpents, et dont un nid produit chaque année son aiglon à 150 m de la maison :

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Et si à Montpoulet, nous n'avons plus de poules, ce n'est pas tant à cause du renard, mais des rapaces ; ils nous doivent au moins trente poules mais tous ceux qui se sont pris dans nos filets, nous les avons tous relâchés, la Buse, l'Épervier (photos d'Antoine Simao) et l'énorme Autour des Palombes :

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Montpoulet niche écologique

Mais c'est dans l'ordre des insectes qu'on trouve les plus surprenants. À tout seigneur tout honneur, le plus gros d'Europe, un coléoptère dont le vol maladroit pendant les chaudes soirées d'été fait penser à un hélicoptère dont le pilote serait ivre : le Lucane Cerf-volant ; celui-ci fait 70 mm de long :

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Son cousin le Rhinocéros est tout aussi imposant mais fait moins frémir que la Mante Religieuse dévoreuse de sauterelle :

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Les chenilles de papillons sont sans doute les plus colorées, celle du Sphinx du Tilleul (ou Sphinx demi-Paon ? Lecteur, lectrice, dis-moi ! ) comme celle du Machaon :

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Celle du Bombyx du Hêtre est menaçante et la chrysalide du Nacré de la Ronce paraît avoir été recouverte d'or fin.

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Pour le Flambé du Pelorcier (non, je n'ai rien inventé !), c'est l'adulte qui fait le beau :

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La plus commune des chenilles, cependant, est sans doute la Processionnaire du Pin, urticaire sauf aux cuirs épais (!) et dont le prédateur aux reflets métalliques n'est jamais bien loin. C'est le (Calosome) Sycophante, dont le surnom renvoie aux montreurs (dénonciateurs) de (vendeurs de) figues de la Grèce antique, parce qu'il sait repérer sa proie de loin, et qui a bizarrement la même origine qu'un adjectif anglais, sycophantic, qui signifie flagorneur, allez savoir pourquoi !

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Je ne peux pas ne pas mentionner deux coléoptères qui ne volent pas et qui se défendent de la même manière originale, en sécrétant un liquide rouge qui a très mauvais goût : le Crache-sang qui se nourrit de caille-lait, et l'Enfle-boeuf dont les larves se font nourrir par les abeilles.

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Et je terminerai par deux espèces qui n'ont pas bonne presse, et pourtant ! Les frelons, qui se nourrissent de guêpes, et qui sont beaucoup moins agressives qu'elles, m'ont laissé photographier l'extraordinaire architecture de leur nid, et le « rat fruitier », ou lérot, dont j'ai surpris cet individu aux pattes si propres en pleine hibernation :

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Il me resterait encore, si j'avais la place, à parler du Singe Hurleur, mais ce sera pour la prochaine fois.

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